Alors que l’internet est sur le point d’imploser suite au rachat d’Oculus VR par le géant boulimique Facebook, il ne faudrait pas passer à coté d’une sortie qui fait bien plaisir : c’est FEZ qui est maintenant disponible sur toutes les consoles de Sony (Playstation 3 et 4 et PS Vita). Comme je n’ai pas eu l’occasion d’en parler à sa sortie sur Xbox360 et sur Steam, voila un excellent prétexte pour évoquer ce jeu marquant.
Le développement de FEZ a été on ne peut plus chaotique et s’est étalé sur 5 ans. Après des reports à répétition, le bébé de Phil Fish est finalement sorti sur le Xbox Live Arcade (XBLA) en avril 2012 et a connu le succès commercial qu’il méritait. Une version windows est sortie quelques mois plus tard, suivie par les portages Mac et Linux réalisés pour le Humble Bundle 9.
Dans FEZ, le joueur incarne Gomez, un habitant d’un monde en 2D qui découvre un jour un cube du nom d’Hexahedron (ou Hypercube) qui lui révèle l’existence d’une 3ème dimension avant de s’auto détruire et de s’éparpiller aux quatre coins du monde. Gomez va donc devoir partir à l’aventure pour récupérer tous les fragments de cube à l’aide de sa nouvelle capacité : il peut désormais effectuer une rotation de 90° du monde dans lequel il se trouve, ce qui permet de l’appréhender différemment en fonction du point de vue.
Tout le gameplay repose sur ces changements de perspective. Après chaque rotation, le décor est aplati et redevient en 2D, ce qui modifie totalement sa structure et forme de nouveaux passages vers des mondes inexplorés. C’est un bonheur de se perdre en cherchant les fragments de cube dans cet immense labyrinthe. Chaque niveau est truffé de puzzles tous plus originaux les uns que les autres, et dont certains sont vraiment tordus sans pour autant devenir frustrants.
L’univers du jeu est extrêmement travaillé et une attention est apportée au moindre détail aussi bien visuellement qu’au niveau sonore. La bande originale somptueuse composée par Disasterpeace évolue en fonction du moment de la journée et participe grandement à l’ambiance de chaque endroit visité.
Il est possible de terminer le jeu en récupérant seulement la moitié des morceaux de l’hypercube, mais une seconde fin est accessible en trouvant la totalité des 64 fragments, ce qui constitue un défi beaucoup plus complexe. Pour y arriver, il faudra déchiffrer un langage imaginaire composé de symboles à l’aide des indices éparpillés dans le jeu.
FEZ fait partie des jeux indépendants qui ont participé au succès du XBLA aux côtés des chefs d’œuvre que sont Braid et Super Meat Boy. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion d’y jouer, ne passez surtout pas à côté. Je vous envie le plaisir de découvrir cet univers pour la première fois.