Je m’étais dit que ce n’était pas la peine d’en reparler. Que tout avait été dit sur le sujet. Même la presse généraliste s’y est intéressée. Je sais que pousser mon petit coup de gueule ici ne changera pas grand chose à la question, mais au moins j’aurai fait ce qui est en mon pouvoir.
Rapide rappel des faits : Threes est un puzzle-game créé par Asher Vollmer et Greg Wohlwend, sorti sur IOS début février. Seulement 20 jours plus tard, apparait sur l’App Store un jeu au principe et au design très proches appelé 1024. C’est chose courante sur le marché des jeux mobiles, quand quelqu’un a une bonne idée, une nuée de clones apparait rapidement pour profiter de l’engouement (et l’argent) des joueurs.
Screenshot de 2014
Puis début mars, c’est 2048 qui sort, non pas sur l’App Store, mais en tant qu’application web, jouable également depuis n’importe quel appareil mobile connecté à internet. La ou ça devient n’importe quoi, c’est que Gabriele Cirulli, le créateur de 2048 l’a rendu libre de droit sous licence MIT, ce qui a déclenché une vague de déclinaisons plus ou moins réussies, et même un site permettant de faire vous même votre propre version du jeu. Je ne vais pas les énumérer ici, vous savez ou les trouver et vous en avez surement vu passer un certain nombre sur les réseaux sociaux.
Ces copies de jeux à succès ne sont pas un phénomène nouveau. C’était justement arrivé avec Ridiculous Fishing de Vlambeer, sur lequel Greg Wohlwend avait également travaillé. Ce qui va plus loin dans le cas de Threes, c’est que la copie a plus buzzé que l’original, au point que la plupart des gens ignorent l’existence de Threes. La plupart des articles parlant du succès de 2048 ne mentionnent même pas l’original. C’est un peu dommage.
Screenshot de 2048
La ou je trouve ca grave, c’est quand certains journalistes qui ont entendu parler de Threes, trouvent malgré tout des excuses au créateur de 2048, et le font passer pour un généreux développeur qui offre sont jeu au monde entier. Un jeu qu’il a copié et a peine modifié en moins d’un mois pour le rendre plus facile (et moins subtile), alors que Threes était le fruit de plus d’un an de travail.
Le vrai problème de cette situation, c’est que la plupart des joueurs ayant le choix entre un bon jeu à 2 euros, et un qui ressemble et qui est gratuit, choisiront en majorité la seconde option. A long terme, les développeurs finiront par considérer que passer un an ou plus à imaginer un concept nouveau et original ne peut pas être rentable. Les copieurs n’auront plus rien à copier et on se retrouvera avec des Candy Crush, des Farmville, des vieilles licences transformées en Free 2 Play ayant pour seul objectif de vous faire payer (Dungeon Keeper…). Est-ce qu’il ne vaut mieux pas payer 2 euros de temps en temps à un petit développeur qui le mérite vraiment ?