The Floor Is Jelly : ne faites qu’un avec la gelée

The Floor Is Jelly pourrait commencer à la fin d’une soirée trop arrosée, agrémentée de quelques produits stupéfiants. Des formes de couleur se mélangent à l’écran pour laisser la place à un petit personnage largué dans un monde en dégradés de couleurs pastels. Le design est simple et efficace, la palette de couleurs choisie avec goût. Et puis au moment du premier déplacement, c’est le drame : le sol est super mou !

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On ne peut pas dire qu’on avait pas été prévenus, mais les premiers pas sont quand même surprenants. Tout se déforme, le personnage rebondit partout, comme s’il évoluait sur de grosses plaques de gélatine, et on se rend vite compte que tout le gameplay va venir de ce concept. Il faudra dompter cette matière rebondissante et apprendre à s’en servir pour accéder aux plateformes en hauteur ou franchir des précipices.

Des fenêtres permettent de passer d’écran en écran et d’évoluer dans le monde coloré du jeu. Les premiers pas font office de tutoriel, puis on se retrouve rapidement face à plusieurs chemins possibles menant chacun à un univers différents, avec de nouveaux éléments de gameplay. Il faudra parfois éviter des blocs dont le moindre contact est fatal, parfois se servir de statues pour déclencher la rotation d’une partie du niveau, ou encore évoluer sous l’eau, avec une physique inversée assez déconcertante.

En parlant de physique, le moteur développé spécialement pour le jeu est une petite merveille, et au bout de quelques minutes, on ne fait plus qu’un avec la matière molle et on se déplace naturellement, rebondissant sur le sol ou sur les murs avec aisance. Sans trop gâcher le plaisir de la découverte, il faut savoir qu’au fur et à mesure, de nouvelles mécaniques de gameplay s’ajoutent, modifiant la gravité ou la densité du sol… jusqu’à en arriver à des niveaux ou il faut parfois avoir le cœur bien accroché.

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L’ambiance sonore est également une vraie réussite, et participe grandement à l’ambiance unique du jeu. C’est le talentueux Rich Vreeland, plus connu sous le pseudo de Disasterpiece, qui a composé la bande originale. Le monsieur a travaillé sur Fez, Bit.Trip presents : Runner 2 et bien d’autres, et on retrouve avec bonheur son style si particulier, entre chip-tune et balades plantantes.

Ian Snyder, le développeur de The Floor Is Jelly est un peu un savant fou des jeux videos. Bon nombre de ses expérimentations sont disponibles sur son site et son travail a été récompensé à plusieurs reprises à l’Independant Games Festival (The Floor Is Jelly était finaliste de la catégorie Student Showcase de l’IGF 2012).

The Floor Is Jelly est beau, original, mais malheureusement pas exempt de quelques défauts. La durée de vie est assez courte (quelques heures) et il est un peu dommage que les énigmes ne soient pas un peu plus nombreuses. Le jeu est plein de bonnes idées, mais on passe trop rapidement à la suivante, et la difficulté n’est pas très relevée.

Enfin, il y a également quelques bugs gênants : il arrive parfois de passer à travers le sol, et les versions que j’ai pu essayer souffraient surtout de grosses chutes de framerate, que ce soit sur Windows ou sur Mac. La version finale du jeu améliore un peu ce problème, mais il subsiste des ralentissements. Espérons qu’une mise à jour soit disponible rapidement.

Disponible sur Mac et PC pour 10$ (-10% pendant une semaine) dès maintenant sur l’Humble Store et sur le site officiel du jeu, The Floor Is Jelly vaut le coup d’œil, et malgré sa durée de vie relativement courte, la découverte de zones cachées donne envie de se replonger dans l’aventure pour trouver tous les détails qui ont pu nous échapper.